Exercice d’entraînement à la reconnaissance du travail des élèves
Cochez 10 items déjà mis en pratique,(1ère colonne) puis 5 items que vous pourriez facilement mettre en œuvre dans les prochaines semaines avec vos élèves (2ème colonne)
Savez-vous reconnaître la valeur du travail de vos élèves de 20 manières différentes ?
Ce que vous pratiquez déjà Ce que vous pourrez faire dans les prochaines semaines
Reconnaître la valeur intrinsèque du travail
Identifier trois points forts
Inscrire le travail dans une dynamique
Identifier à travers le travail une qualité ou encore une compétence rapportée à l’élève
Signifier son contentement par un geste ou un signe non verbal (regard bienveillant, tape dans le dos, main sur l’épaule ou sur le bras).
Accompagner sa satisfaction par des mots choisis
– sur le travail lui-même
– sur la personne de l’élève
– sur la dynamique personnelle
– sur la projection possible et le réinvestissement
Ne rien signifier en présence du groupe
Marquer sa satisfaction en contexte privatif, après le cours ou en entretien
Ecrire son appréciation sur le travail lui-même (copie)
Par une cotation ou une notation
Par une appréciation manuscrite plus longue
Ecrire un petit mot plus individualisé autrement sur le travail, sur le carnet de correspondance, ou encore dans un échange de mel ou sur la boite privée ;
Signifier à un tiers en présence de l’intéressé, par exemple à un autre professeur, au principal, à un parent
Donner en échange une marque ou un témoignage de réussite (un « bon » point, une image, des bonus à capitaliser en vue d’une utilisation ultérieure).
Prendre le temps d’en parler avec l’élève dans un exercice réflexif (entretien, tutorat)
Ne rien faire, ne rien dire
Ne rien signifier soi-même mais le faire reconnaître par d’autres tiers (chef d’établissement, tuteur, etc…)
Inviter l’élève à capitaliser toutes ses « petites réussites » dans un carnet ou portfolio
Ceci n’est pas un simple exercice, mais bien un entraînement à des gestes professionnels qui ont un effet sur les attitudes et les travaux des élèves, examinés au niveau international, quand chercheurs, universitaires ou agences de qualité s’intéressent à « ce qui marche » (« what works ?[1] »); Il y a bien quelque chose qui agit, d’utile et d’efficace, dans la relation entre un enseignant et ses élèves, pour l’amélioration des apprentissages des élèves.
Cela peut constituer l’objet même d’une “enquête sur les pratiques” dans une école ou dans un établissement, voire dans un réesau école-collège, où enseignants, d’un commun accord, vont pouvoir aller chez l’un, chez l’autre pour observer et retenir comment on signale ou on dit “c’est bien” à des élèves; et à l’issue de quelques jours, ou semaines, la petite équipe, souvent avec l’aide d’un “facilitator” (dirait-on en Nouvelle-Zélande), fera le point en une liste des 10 manières de signifier des attentes posititves, de faire un “feed-back” positif à certains et de valoriser les travaux. Ce dispositif de co-formation, souple, simple et peu coûteux, parce qu’il se fond dans l’organisation même d’une équipe, dans les routines professionnelles, relève de ce qu’on identifie comme du “développement professionnel”, un concept et des pratiques très concrètes inscrites désormais dans le nouveau référentiel de tout enseignant,
Les méthodologies sont très étudiées et documentées au Royaume(-Uni depuis plus de 20 ans en ayant expérimenté des choses simples (et pas nouvelles en elles-mêmes) mais mises en système; autour de l’approche d’une évaluation POUR les apprentissages” . Cette approche a été développée dans .« Inside the black box[1] » , titre d’un petit livret à grand succès au Royaume-Uni : Paul Black et Dylan William ont été les principaux responsables d’un programme de développement professionnel continu sur l’évaluation pour les apprentissages des élèves intitulé KMOFAP King’s-Medway-Oxfordshire Formative Assessment Project); puis ils ont été moteurs dans un programme national pour l’amélioration des pratiques d’enseignement et d’apprentissage (The Learning How to Learn Project (http://www.tlrp.org)).
Avec leur aide, le département de l’éducation écossais a entrepris un programme de développement de l’évaluation formative. Il a impliqué quatre groupes de 8 à 9 écoles primaires et secondaires. Les pratiques d’évaluation expérimentées ne sont pas révolutionnaires mais mises en cohérence et partagées dans une équipe: il s’agit d’abord d’améliorer le questionnement de la classe ou dialogue avec les élèves (par exemple étendre le temps d’attente des réponses à la question de l’enseignant, ou encore formuler des questions orales ouvertes) ; systématiser le retour d’information (feedback) à travers la notation, mais aussi promouvoir l’évaluation par les pairs en utilisant les réponses des autres élèves et l’auto-évaluation de la part des élèves, l’usage formatif des tests sommatifs (identifier par exemple trois petits succès et une piste d’amélioration dans les commentaires[2]).
Découvrez l’expérimentation de Black et William u l’animation vidéo de 5 mn et les ressources sur la question:
D’autre part, plus largement, la liste ci-dessous reprend les conclusions des travaux de John Hattie, Visible learning, Routlegde, 2009. Chercheur néo-zélandais à l’université de Melbourne, il a réalisé une méta-analyse de plus de 800 études sur l’efficacité des pratiques d’enseignement. Il parvient ainsi à identifier des récurrences des pratiques qui « marchent » mieux que d’autres pour les élèves. Le tableau clinique n’a rien de prescriptif ; il conviendrait même de le lire en combinatoire ; à savoir, l’enseignement sera d’autant plus efficace qu’il rassemble plusieurs gestes professionnels qui font système entre eux et propose une cohérence et une continuité pour soutenir les apprentissages des élèves..
Les effets de l’enseignement sur la réussite des élèves
1.La mise en œuvre d’une évaluation formative
2.La clarté du discours de l’enseignant
3.L’élève qui devient pour un temps enseignant
4.Le feed-back apporté aux élèves
5.Les relations entre l’enseignant et les élèves
6.Les stratégies de métacognition
7.L’auto verbalisation et l’auto questionnement des élèves
8.Le développement professionnel des enseignants
9.La résolution de problèmes dans la classe
10.La mise en œuvre d’une stratégie d’une stratégie pédagogique
11.L’apprentissage coopératif au lieu de l’apprentissage individualisé
12.L’étude des compétences des élèves
13.La séquence d’enseignement planifiée par étapes
14.Le travail des élèves à partir d’exemples concrets
15.La cartographie mentale de concepts
16.La fixation d’objectifs précis aux élèves
17.Le tutorat par les pairs dans la classe
Les effets plutôt limités de l’enseignement sur la réussite des élèves
1.Le contrôle et la surveillance étroite des élèves
2.Les dispositifs d’enseignement à distance
3.La focalisation du cours sur les contenus disciplinaires
4.La formation traditionnelle des enseignants
5.Le tutorat de l’élève par un adulte dans la classe
6.L’enseignement des élèves à domicile
7.La réponse instantanée de l’enseignant dans la classe
8.L’apprentissage des élèves sur internet
9.L’enseignement en binôme dans la classe
10.Les méthodes visuelles ou audio-visuelles
11.L’usage des tests sommatifs
12.L’instruction individualisée
13.La mise en concurrence des élèves dans la classe
14.Le travail donné à la maison
15.Les travaux d’enquête avec les élèves
16.Les caractéristiques personnelles de l’enseignant
17.La pédagogie inductive
18.Les jeux de simulation
19.L’aide ponctuelle dans la classe
20.L’enseignement assisté par ordinateur
21.Le temps passé sur une tâche précise
1Sources : Visible learning, A synthesis of over 800 meta-analyses relating to achievement, John Hattie, Routledge, 2009.
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