https://open.spotify.com/episode/0OUW6F91vN9vKtjhWK6REc?si=MMbmcOZDTDS6KIOJh1ZSYg
top of page

A quelles conditions les enseignants peuvent-ils faire évoluer leurs pratiques pour faire réussir tous les élèves ? Dans quelle mesure l’accompagnateur ou mentor est-il facilitateur de dynamique individuelle et collective, vecteur d’innovation pour les équipes en école ? Vieille fonction, nouveau « métier » ? L’identité professionnelle de l’accompagnateur et sa légitimité ressentie et reconnue par des tiers sera renforcée en étayant les personnels sur au moins trois points : des ressources scientifiques, une ingénierie en développement professionnel et en évaluation, enfin des pratiques expérientielles partagées et analysées Ces trois éléments se combinent tout au long du processus du dispositif de formation ; il participe lui-même de la construction du groupe, où implication des personnels et capitalisation des pratiques seront recherchées.

image IA.png

A partir des travaux d'un cycle de trois séminaires organisé par la FIPF (fédération internationale des professeurs de français, coord. Doina Spita et  François Muller; Bénin, Scandinavie et Tunisie., puis d'un groupe de formateurs à Nice, 2024-2025

Une 2ème édition enrichie et coordonnée avec Doina Spita, nourrie par les expérimentations des équipes de la FIPF (fédération internationale des professeurs de français), formées pour cela, en Tunisie, Bénin, Scandinavie, Roumanie et Brésil, 2025,

​Le mentorat pourrait revêtir les habits d’une  amitié professionnelle particulière : elle en partage beaucoup des spécificités pour une relation d'aide.   Cette expérience nous l’avons  mené avec trois groupes en distance et en  présentiel avec les groupes de la FIPF,  du  Bénin , de Scandinavie et de Tunisie tout au long de ces derniers  mois et dernières années . Les conclusions sont  relatées ici .

Comment devient-on enseignant ?
Il s’agit d’abord de  la prise de compétence de  l'enseignant débutant. A savoir, quelles sont les questions professionnelles  des jeunes enseignants ? Ces questions sont  multidimensionnelles et la  professionnalisation du métier est un  processus à facettes multiples ;   elles sont interdépendantes, synchrones ou  asynchrones . Émergent  des choses très variées comme ce que  l'enseignant doit faire,  les vécus, les questions du quotidien ; connaître mes  élèves, ,comment je dois évaluer et d'autres questions se  posent, plus  personnelles sur la gestion des  émotions la gestion du stress,  de la peur, le fait de de savoir  s'auto-évaluer,  le fait de d'être en une  forme suffisante aussi - on l'a vu avec  les épisodes covid.

Cette combinatoire complexe est aussi une relation  en miroir parce que toutes ces  questions posées par les jeunes  enseignants sont aussi des questions que nous nous posons d'une certaine  manière : effectivement elle  concerne les premières années où on tâtonne , on bricole,  on  essaie de s'en sortir et de savoir faire  avant que de savoir y faire.  Ces  questions peuvent concerner aussi d’autres périodes de la vie professionnelle ;  le mentorat,   s'il s'adresse majoritairement à des  jeunes qui prennent le métier,  il peut être utile pour réacquérir de la  confiance . On n'est  pas compétent,  on le devient.  

Trois mots apparaissent  dans ce type de dispositif : c'est d'abord la  nécessité de de de personnaliser, d'être au plus près ; les  formations de masse dans un amphi de 1000  personnes, c'est bien mais c'est largement  insuffisant ; ensuite,  le mentorat travaille  autour de la collaboration : le métier se construit  non pas tout seul mais se construit avec  par et pour les autres.  Le  mentorat doit être complémentaire d'autres types de dispositif. Enfin, on apprend tout au  long de la vie et la dimension d'informalisation,  le fait que la  formation institutionnelle ne peut pas  tout de façon très accompagnante ; il faut trouver aussi des formes plus  informelles et le mentorat peut  permettre de le faire 

Rôles, compétences et identité du mentor
Le  mentorat est un bon dispositif ; ça exige de disposer de bons  mentors?  Des rôles existent déjà dans  l'institution ; on peut faire une sorte de check en  disant le mentor,  ce serait d'abord un pair , mais ça suffit pas :   autour d'un  café échanger sur la qualité des  élèves ou la nature d'une  évaluation,  c'est pas suffisant. 
ça peut  être aussi un ex-pair,  quelqu'un qui est passé par là et qui a  une réflexion nécessaire ; le mentor  pourrait être effectivement aussi  un expert  en jouant sur le mot.  il serait expert de quelque chose ;  on a l'impression de savoir tout  sur tout alors que on peut louper des  dimensions cachées .
Les psychiatres  nous signalent que dès lors il y  a une dimension d'évaluation  quelque part, elle fragilise et perturbe complètement la situation, les scientifiques le savent bien. Cette posture bride surtout le fait de l'écoute attentive de  la résolution.

Est-ce du  coaching dans la mesure  c'est une relation souvent duelle interindividuelle ;  mais dans le coaching,  il  y a une dimension de formalisation,  une  ingénierie voire une contractualisation importante qui n’existe pas  dans le mentorat ; il participe mais cela n’en est pas.
Les conseillers  pédagogiques seraient des  bons mentors ? On connaît une phrase classique  qui dit que le le conseil n’est bon que  quand il est demandé. Il faudrait  se retenir finalement et différer toute  posture de conseil, être plus dans l'analyse et dans l'écoute que dans le  conseil.

 

Un mot revient :   accompagnateur.  On partage alors panagium ,  on partage du pain, c'est le terme  étymologique :  on partage quelque chose , la ressource comme des éléments à la fois théoriques mais très  pratiques.  Le cum dans accompagnateur ,  signifie qu’ on est celui  qui est à côté, et pas au dessus , ce qui montre bien  que cela exclut la dimension d'évaluation ; et le le le troisième terme est le ad compagnateur c'est que on est  à côté vers quelque chose : c'est un  cheminement à la fois spatiale :  on est  dans un espace qui est autre qui n'est  pas le vôtre qui n'est pas qui est  peut-être le sien ou il est peut-être  alternatif. Il y a aussi une dimension  temporelle : c'est vers quelque chose donc  c'est du temps ; c'est pas parce que vous  avez parlé une fois que vous êtes un  mentor ;  la durée est consubstantielle du mentorat.
Est-ce que l'objectif , est-ce que vous  donnez l'objectif au mentoré en disant  on va aller vers là ou est-ce que vous allez vers l'objectif que le  mentoré se donne ? Le terme  d'accompagnement dans ces conditions-là peut-être intéressant. 

Le mentor doit aussi  se garder un peu comme Milou qui est  tenté par les bonnes figures ou plus bizarres auxquelles nous sommes tous  confrontés. le formateur celui qui  offre la bonne forme , c'est pas non plus  le thérapeute qui veut guérir,  c'est pas  non plus aussi l'accoucheur ou pas que  ça et qui développe des des potentiels  inhibés ;  c'est pas celui qui a une  explication universelle sur les choses  l'interprétant ; c'est n’est pas non plus le  militant qui veut changer le monde pour  les causes sans doute nobles mais qui  sont qui relèvent plutôt de l'idéologie  que la professionnalisation ; ce n’est  pas non plus le réparateur ou  le Rédempteur ni non plus le  transgresseur qui veut lever les tabous  interdits et surtout pas le destructeur  qui veut déformer ou morceler. Ce sont  des figures qui nous hantent et  contre lesquelles il faut se prémunir ;  

c'est  bien déjà savoir de ce qu'il ne faut pas  faire et donc les groupes béninois  tunisiens et scandinaves nous ont permis  de dire surtout ce qu'il faut pas  faire et donc c'est une manière de de  détourer finalement le mentorat en  disant que ben il faut éviter d'être  impatient de créer la dépendance,  de se  sentir obligé de répondre à tout ou  d'intimider ou d’évaluer ; il y a un certain nombre  de de préventions finalement et on est  bien capable de dire ce que ce n'est pas .

C'est donc la  version positive, c'est d'avoir  une sorte de carte et de boussole et de  dire que le mentorat,  c'est une relation  d'accompagnement qui touche à la fois  à des dimensions qui sont éthiques et  déontologiques, un soutien au  développement professionnel,  qui  travaille sur la la  régulation de l'activité, une relation qui offre  des  possibilités de dialogue, mais qui peut parfois  se réserver la part  du conseil ou de l'évaluation ;  le mentorat va activer bien  plus ces dimensions premières que les  deux dernières dimensions. Ce qui  marche plutôt dans le mentorat  renvoie à des compétences à la fois professionnelles et  des qualités humaines en même temps . Donc tout le monde ne peut pas être  mentor d'une certaine manière ;  c'est lié  aussi à la à la façon d'être aux  autres,  la façon d’être au monde.

On ne nait pas mentor, on le devient :  professionnaliser le mentorat
Comment on peut  professionnaliser le mentorat ? C'est pas la solution miracle à  tous les dispositifs ;  c'est un complément  à d'autres dispositifs : un dispositif complémentaire  très qualitatif et durable, à ce titre, la FIPF peut faire elle peut énormément :  travailler sur la personnalisation, sur l'informalisation , sur la  coopération, plus et mieux  que ne le font les dispositifs  institutionnels :  elle offre une variété  requise que beaucoup d'institutions  n'arrivent pas à faire ;   l'hybridation,  on l'a vu avec les groupes  de travail,  le fait  d'être d'avoir un groupe de discussion  d'avoir un groupe d'échange de  capitaliser c'est vraiment intéressant :   la durabilité est  assurée ;  la traçabilité du travail, capitaliser les choses pour  pouvoir les retranscrire, les transformer ; et puis  faire communauté ;  c'est une dimension  importante et l'association le permet.

Un  des paradoxes du mentorat,  c'est à la  fois une relation d'un à  un et en même  temps,  on ne peut pas être mentor si on  n'est pas soi-même accompagné ; c'est ce  qu'on connaît bien dans la médecine. Travailler dans une communauté qui  participe à un dialogue, partage les problèmes , qui affiche des buts communs.  La communauté  d'apprentissage c'est partager ses  questions et cette dimension de  réflexivité partagée et de  d'apprentissage progressif du métier est  essentielle .  

C'est la conclusion qui nous a été  proposée par le groupe  tunisien :  l'égalité nous rapproche mais  c'est la différence qui nous fait voler  c'est une un message à la fois d'espoir et qui fait que chacun de nous a un rôle à assumer,  un rôle de formation,  un rôle  d'accompagnement pour aider des jeunes  collègues à faire exister le métier à  le développer et à ce qu'il se sent  mieux pour nos élèves.

encore une fois,   des enseignants qui apprennent ce sont  des élèves qui réussissent 

 

image.png
image.png
bottom of page