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Se former, une idée saugrenue pour le conseiller pédagogique ?

Accompagner le changement de l’Ecole, c’est aussi s’inscrire dans un changement de sa propre identité professionnelle et dans le développement professionnel de ses compétences.

Depuis plusieurs années, la nécessité d’une formation professionnelle se faisait de plus en plus sentir. Après quelques timides « rassemblements académiques » Dans le département rural du Jura, une vingtaine de conseillers des huit circonscriptions ou des missions à caractère départemental, ont pu participer à une véritable action de formation sur deux années scolaires. L’intitulé officiel du dispositif était « Techniques d’animation ». La suite en allait tout autrement….

 

Dans un premier temps, il est intéressant de décomposer notre « aventure formative » en particules élémentaires, afin dans un second temps d’envisager quelques transpositions pour la conduite de nos propres activités actuelles et futures.

 

Particules élémentaires de la formation de formateurs

 

D’abord du temps « durable »

La formation a d’abord été prescrite par l’IEN chargée de la formation continue, Evelyne ROUX,  pour un volume de deux journées ;

les premiers contacts avec le formateur pressenti ont permis de recalibrer le projet de formation, ne serait-ce qu’en déclenchant une enquête en amont sur les pratiques et les attentes ; deux journées ont été dégagées en mai 2009 ;

les premiers bilans écrits compilés ont permis d’enclencher un processus de formation plus durable étalé sur six mois, en quatre journées entre mai et décembre 2009.

 

A retenir :

  • La formation voit le commanditaire hiérarchique y investir lui-même du sens et en attend un retour, si d’autre part les personnels concernés problématisent la formation dans leur propre parcours professionnel, si enfin le formateur met en œuvre des allers-retours réguliers entre les pratiques du terrain et des apports réflexifs

  • On peut attendre sérieusement de changements de pratiques qu’à condition d’un temps certain de formation, non tant présentielle, que d’un (de l’ordre de plusieurs mois à au moins deux ans) ; une ou des compétences professionnelles ne se développe qu’à cette aune.

  • On accepte d’autant plus de changer que c’est un qui se met en mouvement et interroge ses propres pratiques et son dispositif de travail.

 

Des lieux de formation

Le formateur a immédiatement émis l’intérêt de loger la formation dans des lieux inaccoutumés de ceux habituellement connus du groupe (comme les locaux d’une inspection de circonscription).

Ainsi, le chargé de mission, Thierry CHASSAGNOLE, a pu pour les six journées de formation trouver un accueil (extrêmement) favorable dans des lieux aussi divers à Dôle que le Musée des Beaux-Arts, la Maison Pasteur, la MJC, ou encore le lycée.

A chaque fois, les conditions d’accueil et de travail ont été non seulement excellentes, mais le groupe a pu profiter de la découverte de ces lieux-ressources pour l’éducation et la formation « tout au long de la vie », et d’abord pour eux-mêmes.

 

A retenir :

  • La une certaine intimité du travail sont nécessaires à la formation ; c’est toute la difficulté des stages d’école où les tentations ou obligations sont omni-présentes ;

  • Créer un décalage dans le dispositif de formation interroge les attentes du groupe ; la relative extériorité, voire l’étrangeté, des lieux de culture ont été des facteurs attractifs et motivants

  • La seule découverte, pour beaucoup, en ces petits « , a déjà été une vraie ressource professionnelle pour celles et ceux qui ont à conduire l’animation pédagogique à l’attention des équipes d’écoles.

 

Enrôlement des acteurs

Au début du début, mais aussi, durant tout le processus,  François, progressivement, a réparti des rôles au sein du groupe, consistant par exemple à :

 

  • Enregistrer  les rôles de chacun.

  • Établir un glossaire = lister les « gros » mots.

  • Observer le formateur.

  • Lister les références

  • Lister les points à aborder, à traiter plus tard.

  • Organiser la pause, surveiller les horaires.

  • Noter les « grosses pierres » de l’enseignant débutant.

  • Lister les images, les métaphores utilisées.

  • Etre responsable des traces du groupe.

  • Lister les mails de chacun.

  • Transférer les documents de la journée.

  • Rédiger un compte rendu objectif de journée.

  • Rédiger une réaction subjective de journée ;

  • Envoyer le fichier des rôles pour répertorier les documents à compiler.

  • Rédiger un article sur un ouvrage prêté  « Encyclopédie de l’évaluation en formation et en éducation ».

  • Compiler et synthétiser les propositions de chacun,  « les efforts ».

  • Relire le fruit de notre collaboration.

 

Ces rôles sont restés permanents à chaque rencontre sauf les comptes rendus objectifs et subjectifs qui eux étaient renouvelés à chaque journée.

Cette mise en bouche a duré assez longtemps puisqu’au bout de deux heures, le formateur dit : « Je n’ai pas fini de commencer », puis une demi-heure plus tard encore « Je suis au milieu du commencement ». On voit ici l’importance du démarrage d’une formation qui s’inscrit dans la durée.

 

A retenir :

  • La formation mise sur l’apprentissage et l’expérience d’une  ; le métier ne peut se renforcer que s’il apprendre sur lui-même et par lui-même.

  • Comme tout groupe, une s’avèrent nécessaire ; il ne peut suffire que mettre les personnels « à table ». La formalisation en rôles créatifs et responsables, communicants entre eux, est le gage d’une réussite et d’une traçabilité du travail.

  • On n’apprend d’autant mieux que quand on reçoit une mission, réaliste dont le groupe attend les résultats ; cela n’a de sens que dans une durée suffisante (voir ci-dessus).

 

Variété requise de l’ingénierie pédagogique

La « commande » initiale de la formation invitait à diversifier les techniques d’animation et de formation des personnels concernés ;

Tout au long du processus formatif, dans les journées, mais aussi dans les temps d’inter-session exploités (consultation, écrits, ressources signalées etc….), plusieurs approches, supports, techniques ou outils ont pu être éprouvés, soit dans un mode « laboratoire d’étude » (on teste des outils existants), soit dans un mode « atelier de production (on crée des ressources nouvelles) ; comme par exemple :

 

  • Jeu de rôles (simulation d’une mise en place d’un stage d’école et de ses étapes)

  • Q-sort. (la formation, c’est….)

  • Photolangage. (le conseiller pédagogique, pour moi)

  • Liste construite (par exemple, 20 manières de commencer une formation)

  • Utilisation fréquente de métaphores (colibri)

  • Elaobration de supports en imagerie magnétique en 3D du conseiller pédagogique, paradoxes et tensions), de supports visuels à partir de bandes dessinées.

  • jeu de cartes « stratégies obliques » de Brian Eno

  • Le vélo.  En tant que conseiller pédagogique, quel est mon cadre ? sur quoi j’appuie ? Sur quoi j'insiste ?

  • Techniques TICE très utilisées avec vidéoprojecteur, diaporama dans lequel il puise, outil de tags (Wordle) pour regrouper les mots…

 

A retenir :

  • Il est toujours important d’enrichir son ingénierie pédagogique, de connaître le genre et le style de son métier, en confrontation avec ses pairs ; . Nous pouvons reprendre à notre compte la Loi d ’Ashby :  Plus on augmente la variété, l'hétérogénéité d’un système, plus ce système sera en principe capable de performances plus grandes du point de vue de ses possibilités de régulation, donc d’autonomie par rapport à des perturbations aléatoires de l’environnement.

  • Il sera toujours intéressant de comme dirait Brian Eno : « comment l’aurais-tu fait ? », et de prendre toute situation de formation comme une démarche expérimentale, où chacun peut apprendre ; ce sont de vrais enjeux.

  • Un besoin explicité (par la hiérarchie) peut en cacher un autre : la question des techniques d’animation renvoie forcément à une interrogation sur la nature et la qualité de ces animations, mais aussi à la posture et à l’identité du conseiller pédagogique.

 

Plus nous avancions dans le temps plus le contenu a glissé des techniques d’animation vers un contenu plus « intellectuel ». En effet, progressivement, au fil des rencontres, le contenu a évolué. Nous étions venus chercher des techniques d’animation (nous en avons eu beaucoup), nous sommes repartis en « chevaliers » du changement dans l’éducation.

 

Enrichissement de l’ingénierie de formation

Les études de cas et plus tard, une séance consacrée à une simulation de mise en place d’une formation sur site a permis au groupe d’appréhender tout un pan caché du métier et des compétences  sollicitées pour réussir son « animation » ; en différentes étapes, il s’agit bien pour le conseiller pédagogique de prendre, et d’assumer, son rôle dans une véritable ingénierie de formation, à laquelle la plupart n’ont pas été… formés.

 

Quelques étapes marquantes pour une procédure bien réglée

De fait, le conseiller pédagogique participe à plusieurs phases en amont de la formation ; à chacune de ces phases, les supports et modalités du travail peuvent être diversifiés (cf. ci-dessus)

  1. Phase de l’analyse des besoins

Le concept de besoin ne peut émerger spontanément : chercher plutôt trois points qui font difficulté. Ils peuvent être formalisés par écrit. Les besoins peuvent être testés par un croisement de regards entre les différents interlocuteurs.

 

Le conseiller pédagogique peut-être « l'ami critique » pour analyser les besoins, à partir de :

  • Le changement d’un élément du cadre professionnel ou institutionnel (changement des programmes) ;

  • une situation-problème qui ne peut être immédiatement résolue, persistante, collective

  • un projet qui émerge au sein d’une équipe

Les cinq questions auxquels il convient de trouver des éléments de réponse :

  • Qui sont-ils ?

  • Que font-ils ?

  • Que devraient/ devront-ils faire ?

  • Que ne savent-ils pas faire?

  • Comment le savez-vous ?

Les besoins peuvent être d'ordre organisationnel, technologique ou organisationnel. Dans tous les cas, il convient d’interroger la place que la formation peut avoir (ou non).

 

2- Le cahier des charges d’une formation :

Le conseiller pédagogique, en concertation, avec l’IEN, et le directeur d’école, établit un document contractuel, comprenant les catégories suivantes :

  • Une finalité: l'impact sur les élèves, le domaine de compétence des acteurs.

  • Un public visé: statut professionnel des participants, contexte et spécificités, le projet d'école, le niveau de qualification visé.

  • niveau 1: sensibilisation, information: les animations pédagogiques.

  • niveau 2: apprentissage initial: rendre l'individu capable d'interagir avec des professionnels du domaine. C'est l'apport de bases suffisantes pour comprendre un champ.

  • Niveau 3: qualification. Acquisition de connaissances pratiques et de comportements. Voir une maîtrise suffisante pour pouvoir les utiliser professionnellement sans être spécialiste.

    • Niveau 4: expertise. Acquisition d'une maîtrise suffisante pour pouvoir utiliser les savoirs, savoirs faire et savoirs être spécifiques à un champ et en faire son activité unique: spécialisation

  • Des impacts précisés, rapportés aux changements escomptés dans l’organisation, chez les élèves, puis des objectifs professionnels pour les équipes (pour atteindre cela, qu’auront-ils à faire ?)

  • Des indications prévisionnelles: la durée, le lieu, le matériel nécessaire, le coût, l'intervenant...

 

3- Le projet de formation:

On passe de l’autre côté de la barrière : le conseiller pédagogique et le directeur d’école endossent alors le rôle de « responsables de formation » afin d’entrer dans un véritable projet, qui est bien autre chose qu’une simple programmation d’un tableau aux cases vides ! Le document peut faire l’objet d’un travail déjà formatif sur les points suivants :

  • une finalité : c'est celle du cahier des charges, elle est non négociable.

  • des objectifs pédagogiques.(qu’il y a faire pour faire)

  • un public visé.

  • des principes pédagogiques: contenus prévisionnels, composition des groupes, organisation des modules, organisation des rôles, pouvant articuler le travail avec et par l’équipe et les intervenants extérieurs appelés en expertise.

  • des conditions : durée, lieu, matériel nécessaire, coût, intervenant...

  • les contenus prévisionnels de la formation

 

L’ingénierie de formation va inscrire la formation dans la logique de l'équipe (il s'est passé quelque chose avant, et il se passera des choses après). Elle engage une réflexion sur le développement professionnel: une formation plus globale qui prend en compte l'ensemble dans sa durée.

 

Le projet devient contrat quand toutes les parties sont d’accord ; le conseiller pédagogique et le directeur peuvent communiquer sur la formation, avant même de s’engager dans la formation elle-même. Le travail de réflexion et sur les résistances commencent donc bien avant le jour J.

 

4-Évaluer la formation :

Il importe de bien distinguer d’une part  l'évaluation interne : elle a pour objet l'amélioration des actions, la régulation et l’adaptation de la formation, pour le formateur ; et de faire le  « bilan des savoirs » pour les personnels formés.

Et d’autre part, l'évaluation externe, portant sur deux domaines : la prise de compétences des personnels, et les impacts ciblés dans l’école. (cf. cahier des charges) Elle est forcément différée et plus complexe.

 

A retenir :

  • Le conseiller pédagogique participe à une chaine de formation, où et partant, disposer d’un référentiel de compétences : tour à tour, consultant, puis responsable de formation, puis, selon les cas, même formateur. Il n’est pas étonnant de parfois se sentir « écartelé », ou en sentiment de dépassement de compétences. En cela, l’analyse grâce à l’ingénierie de formation vous permet de redonner les cadres de l’action, tant conceptuels que pratiques.

  • Dans ce processus d’entrée dans la formation, il est amené à

  • Son en matière d’analyse des besoins, mais aussi a posteriori d’évaluation des acquis et de régulation de l’équipe est essentielle.

 

Impacts sur le « métier » : identité et compétences du conseiller pédagogique

Petit test récréatif : où en êtes-vous ?

NB : la situation est dynamique et évolutive ; on peut passer rapidement

d’un état à un autre selon l’activité et aussi avec un certain travail d’approfondissement professionnel.

 

Mutations de la formation et changement des dispositifs de formation

 

Une des constantes évoquées tout au long de ce stage a été de s’inscrire dans le concept « développement durable ». Nos actions doivent avoir une visée à long terme, sur plusieurs années. Il est nécessaire de s’engager dans un processus d’au moins trois ans.

Conduire le changement

Ainsi, le métier de conseiller pédagogique ne peut se concevoir sans appréhender ce qui se joue actuellement dans le monde de l’éducation et de la formation. Confrontée à des mutations de tous ordres, non seulement programmatiques, mais aussi d’organisation, et de compétences (cf. les 10 compétences de l’enseignant, BO du 1er janvier 2007, Socle commun de connaissances et de compétences, Loi de 2005, dont l’article 34, droit à l’expérimentation pédagogique pour les équipes, etc…), l’Institution, globale, mais aussi locale (un rectorat, des inspections académiques) est mise en demeure de conduire au mieux le changement.

 

De fait, on peut fortement influer sur les pratiques de plusieurs manières, soit en prescrivant des pratiques, soit en modifiant l’organisation spatio-temporelle, soit en touchant à la gestion RH, soit par la formation, qui reste un levier efficace.  Ce qui se joue actuellement, c’est la combinatoire et l’interaction entre ces quatre domaines. C’est un peu complexe et ce sera plutôt long, mais…. Durable. Nous sommes loin donc d’envisager une « petite animation » de trois heures ! Mais elle peut y participer.

 

Les trends de la formation

En changeant d’échelle de lecture, nous pouvons identifier cinq évolutions majeures de la formation, tous milieux confondus :

  • La formation est devenue plus politique et stratégique ;

  • il y a une technicité de la formation: (norme ISO), d’où l’ingénierie de formation et les masters 2 qui se développent actuellement.

  • une économie de la formation: la formation a un coût, elle est soumise à un budget restreint Elle se doit d'être efficiente, à coûts moindres.

  • La formation devient plus contextualisée : elle prend en compte les conditions concrètes et spécifiques pour développer les compétences d'une équipe. C'est une formation accompagnante, pensée sur la durée.

  • Il importe de développer des formes alternatives à la seule modalité connue de « stage ».

 

Rapportés à l’échelle du conseiller pédagogique de circonscription, ces « trends » ont un impact certain sur les compétences mobilisées ou à développer, sur sa posture et donc son identité professionnelle.

 

Une clé pour le présent : le concept de développement professionnel

 

Compte tenu des difficultés de l’organisation actuelle à réguler les pratiques et à influer sur les dispositifs d’enseignement, nous connaissons une mutation que d’autres systèmes d’éducation ont menée depuis plus d’une dizaine d’année. A la conception de la formation classique (individuelle, prescrite, stagiarisée, descendante) s’est progressivement substituée un concept plus global et systémique, celui de « développement professionnel », à l’échelle d’une équipe, d’une école.

 

La régulation des pratiques ne peut se faire que collectivement, en école ou en réseaux d’écoles ; si les objectifs restent ambitieux, il faut entrer par des objectifs très limités, en favorisant des pratiques collectives entre pairs. Tout ce qui va être échangé  va être bon ; d’autre part, une équipe ne pourra pas le faire seule ; elle aura besoin d’une confrontation, d’une extériorité proposée par un « ami critique », dans la régularité et sur la durée pluri-annuelle.

La démarche sera donc progressive, co-élaborative et négociée, en s’appuyant sur des points à tester, des expérimentations (d’où l’article 34).

 

Nous reprenons ici les conclusions de Michael Fullan dans son livre Change Forces. The Sequel, London, Taylor & Francis Group (1999). http://www.michaelfullan.ca/. Elles nous semblent utiles en ce qu'elles illustrent les quelques principes tirées de l'expérience des expérimentations initiées ici en France, et qui ont fondé la formation ici étudiée :

  1. On ne peut jamais préconiser à l'avance le changement (plus la réalité est complexe, moins on a de prises sur elle)

  2. Le changement est un voyage et non une planification (il est rempli d'incertitudes et il peut même avoir des effets pervers, càd contraires à ceux recherchés

  3. Les problèmes et les difficultés sont nos amis (ils sont inévitables et il n'est pas possible d'apprendre sans eux)

  4. La vision d'ensemble du changement et la planification stratégique viennent après coup (une vision et une planification prématurée rendent aveugles aux réalités)

  5. L'individuel et le collectif doivent s'équilibrer (éviter l'isolement des individus mais aussi trop de réflexion collective)

  6. .Les solutions imposées d'en haut, par la hiérarchie, ou les solutions adoptés d'en bas, par l'établissement, ne marchent pas à elles seules   (il faut concilier les deux approches dans le dialogue et la concertation)

  7. Les liens de l'établissement avec son environnement local sont essentiels pour son succès (on apprend mieux de ses partenaires qu'en se focalisant sur ses problèmes internes)

  8. Chaque individu peut être un acteur du changement (il y a un expert en chacun de nous, une connaissance ou une compétence à partager)

 

 

Un conseiller pédagogique « nouvelle formule » ?

 

Le conseiller pédagogique, et/ou l’inspecteur de circonscription, peut jouer ce rôle très fonctionnel d’ami critique, à la condition de veiller à :

  • Multiplier les interactions et renforcer la démarche d’une équipe qui apprend sur elle-même

  • Partir des représentations… mais en partir.

  • Penser les alternatives, « Comment l’aurais-tu fait ? ».

  • Penser à des supports visuels, écrits, schémas (cartes heuristiques par exemple)

  • S’inspirer du principe de co élaboration progressive ou de la politique des « petits pas »

  • S’appuyer sur quelques éléments de référence à l’international.

  • Aider les écoles à penser et organiser la fonction de former les nouveaux collègues.

  • Ne pas attendre la fin de la formation pour faire évaluer et réguler

  • Etre attentif à la traçabilité du travail et à la communication de l’équipe

  • Questionner sur  le comment au lieu du pourquoi.

  • Faire des propositions que si on nous le demande.

  • Envisager le ou les « clinamen », ces petits décalages qui peuvent faire « bouger »

  • Aider à accueillir l’imprévu : Logique de serendipité : apprendre n’est pas un long fleuve tranquille, mais comporte une part d’aléatoire, d’erreurs nécessaires pour grandir et de combinatoire de multiples ressources (dont les savoirs), qui se joue tout au long de la vie. L’approche par compétences s’inscrit délibérément dans ce registre.

  • Se former lui-même : on devrait passer 15 % de notre temps en formation.

 

 

Et si le dispositif de formation s’articule désormais, pour partie sur un accompagnement des personnels, en équipe ou en réseaux d’écoles, sur une durée conséquente, sur la base de projets de formation négociée et contractualisée, sans négliger la formation stratégique des directeurs, des conseillers pédagogiques et de l’inspection.

 

Ce sont à ces conditions que la formation pourra être efficace, et nos écoles s’inscrire dans une logique de réussite pour tous. Une équipe qui apprend, ce sont des élèves qui réussissent.

 

S’agissait-il alors de seulement former à des techniques d’animation ? C’est un des clefs, mais le coffre a plusieurs serrures.

 

Pour reprendre les points principaux :
  1. La formation voit le commanditaire hiérarchique y investir lui-même du sens et en attend un retour, si d’autre part les personnels concernés problématisent la formation dans leur propre parcours professionnel, si enfin le formateur met en œuvre des allers-retours réguliers entre les pratiques du terrain et des apports réflexifs

  2. On peut attendre sérieusement de changements de pratiques qu’à condition d’un temps certain de formation, non tant présentielle, que d’un (de l’ordre de plusieurs mois à au moins deux ans) ; une ou des compétences professionnelles ne se développe qu’à cette aune.

  3. On accepte d’autant plus de changer que c’est un qui se met en mouvement et interroge ses propres pratiques et son dispositif de travail.

  4. La une certaine intimité du travail sont nécessaires à la formation ; c’est toute la difficulté des stages d’école où les tentations ou obligations sont omni-présentes ;

  5. Créer un décalage dans le dispositif de formation interroge les attentes du groupe ; la relative extériorité, voire l’étrangeté, des lieux de culture ont été des facteurs attractifs et motivants

  6. La seule découverte, pour beaucoup, en ces petits « , a déjà été une vraie ressource professionnelle pour celles et ceux qui ont à conduire l’animation pédagogique à l’attention des équipes d’écoles.

  7. La formation mise sur l’apprentissage et l’expérience d’une  ; le métier ne peut se renforcer que s’il apprendre sur lui-même et par lui-même.

  8. Comme tout groupe, une s’avèrent nécessaire ; il ne peut suffire que mettre les personnels « à table ». La formalisation en rôles créatifs et responsables, communicants entre eux, est le gage d’une réussite et d’une traçabilité du travail.

  9. On n’apprend d’autant mieux que quand on reçoit une mission, réaliste dont le groupe attend les résultats ; cela n’a de sens que dans une durée suffisante (voir ci-dessus).

  10. Il est toujours important d’enrichir son ingénierie pédagogique, de connaître le genre et le style de son métier, en confrontation avec ses pairs ; . Nous pouvons reprendre à notre compte la Loi d ’AshbyPlus on augmente la variété, l'hétérogénéité d’un système, plus ce système sera en principe capable de performances plus grandes du point de vue de ses possibilités de régulation, donc d’autonomie par rapport à des perturbations aléatoires de l’environnement.

  11. Il sera toujours intéressant de comme dirait Brian Eno : « comment l’aurais-tu fait ? », et de prendre toute situation de formation comme une démarche expérimentale, où chacun peut apprendre ; ce sont de vrais enjeux.

  12. Un besoin explicité (par la hiérarchie) peut en cacher un autre : la question des techniques d’animation renvoie forcément à une interrogation sur la nature et la qualité de ces animations, mais aussi à la posture et à l’identité du conseiller pédagogique.

  13. Le conseiller pédagogique participe à une chaine de formation, où et partant, disposer d’un référentiel de compétences : tour à tour, consultant, puis responsable de formation, puis, selon les cas, même formateur. Il n’est pas étonnant de parfois se sentir « écartelé », ou en sentiment de dépassement de compétences. En cela, l’analyse grâce à l’ingénierie de formation vous permet de redonner les cadres de l’action, tant conceptuels que pratiques.

  14. Dans ce processus d’entrée dans la formation, il est amené à

  15. Son en matière d’analyse des besoins, mais aussi a posteriori d’évaluation des acquis et de régulation de l’équipe est essentielle.

 

Yves Poète et François Muller, Janvier 2010

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A partir des éléments compilés lors de la formation, « animée » par François MULLER, responsable de la mission « innovation et expérimentation » de l’Académie de Paris, rassemblant la quasi-totalité à chacune des six journées entre mai et décembre 2009.

Toutes les informations suivantes issues de ces journées se trouvent  et sont à compléter à partir du site : 

http://francois.muller.free.fr/diversifier/index.htm Ce dernier est un site d’auto-formation pédagogique en ligne, développé à partir des travaux d’André de Peretti. Il constitue une mine considérable d’informations. Voir aussi le blog associé : http://lewebpedagogique.com/diversifier/ 

 

sur la variété des rôles http://lewebpedagogique.com/diversifier/2009/12/23/faire-le-pari-de-l%E2%80%99intelligence-d%E2%80%99un-groupe-en-formation-par-l%E2%80%99organisation-cooperative-du-travail/

http://francois.muller.free.fr/diversifier/debuter.htm

Voir, « Contes et fables pour l’enseignant moderne », François Muller et André de Peretti, éd. Hachette, Education, 2007, et sur http://francois.muller.free.fr/contes/index.htm

Plusieurs exemples sont visibles sur http://lewebpedagogique.com/diversifier/tag/q-sort/

http://francois.muller.free.fr/diversifier/le8.htm

http://francois.muller.free.fr/contes/colibiri.htm

http://lewebpedagogique.com/diversifier/2007/12/02/peut-on-penser-autrement-en-pedagogie-strategies-obliques/

http://francois.muller.free.fr/encyclopedie/metaphores2.htm

http://www.wordle.net/

La plupart des ressources est consultable à partir du site « former », sur http://francois.muller.free.fr/diversifier/former.htm

Voir le « sudoku de la formation » http://francois.muller.free.fr/diversifier/efficace_.htm

http://francois.muller.free.fr/contes/clinamen.htm

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