sommaire
Doctus cum libro, un guide
Mac Mahon en pédagogie ? contenus ou objectifs ? 40 questions à l’accompagnement
Diversification pédagogique au lycée (groupements, variété, autonomie)
Quelles sont les « forces » qui travaillent le métier d’enseignant à l’occasion de ces nouveaux dispositifs de l’accompagnement ?
Mais aussi, combiner les dispositifs « ACP » et tutorat
Doctus cum libro
Destiné aux collégiens, le guide après la 3ème de l’ONISEP concerne aussi les profs de lycée ! « Ce guide présente le nouveau lycée où vous entrerez l’année prochaine. Car c’est tout le lycée, dans ses différentes voies, qui se transforme pour être à votre portée, plus simple d’accès et plus accueillant ». . Il présente les changements dans l’organisation du lycée mais aussi les options proposées aux lycéens.
Ainsi l’accompagnement est défini : » de l’aide individualisée et/ou du perfectionnement ainsi que de l’apprentissage de méthodes de travail. Des temps consacrés au suivi du parcours de l’élève et à l’aide à l’orientation avec, par exemple, la découverte de milieux professionnels ».
L’accompagnement personnalisé est conduit de manière privilégiée dans le cadre de groupes à effectifs réduits« .
Sa forme est complexe. Il comprend « des activités coordonnées de soutien, d’approfondissement, d’aide méthodologique et d’aide à l’orientation » mais « il prend notamment la forme de travaux interdisciplinaires ».
Le B.O. énumère ce qui peut être fait : travail sur les compétences de base, parcours d’orientation et bien sur travaux interdisciplinaires. « Il peut, par exemple, prendre la forme d’un suivi plus particulier d’un ou de quelques élèves, via l’usage des technologies de l’information et de la communication » nous dit le B.O. ce qui pourrait amorcer une reconnaissance officielle de nouvelles activités pour les enseignants.
Mac Mahon en pédagogie ?
Quand le maréchal Mac Mahon a été élu président de la République, presque malgré lui et surtout contre Thiers, en 1873, il entra pour la première fois au Palais de l’Elysée ; sa première question, arrivé au bureau, fut « Où est le règlement ? », tout bon militaire qu’il était. Et tout piteux politique qu’il fut par la suite.
Si nous osions filer la métaphore, notre ami enseignant, tout bien (ou pas) formé qu’il soit, peut arriver dans la pré-rentrée, en posant une question qui s’impose à lui, quand il aperçoit, deux heures d’accompagnement personnalisé inscrites dans son emploi du temps : « Quel contenu ? » .
Ainsi, pour éviter le mac-mahonisme en pédagogie, il sera important, pour soi mais aussi avec le groupe des enseignants concernés, possiblement lui-même accompagné (ce serait encore mieux), de questionner le concept avant que d’organiser le groupe et les dispositifs[1], ce sera toujours utile.
1. Pourquoi parle-t-on de l’accompagnement ?
2. D’où vient ce mot, nouveau, d’accompagnement ?
3. Qui parle d’accompagnement ?
4. Qui accompagne ? L’accompagnement est-il réservé à une catégorie, à un statut, à une fonction plus particulière ?
5. Comment vient-on à l’accompagnement ? Pour l’accompagnateur ? Pour les « accompagnés » ?
6. Qu’est-ce qu’on accompagne ?
7. Où accompagne-t-on ? Peut-on dire que des lieux sont dédiés ou non à l’accompagnement ?
8. Peut-on repérer et spécifier des modalités propres à l’accompagnement ?
9. Existe-t-il des méthodes ou des techniques de l’accompagnement ?
10. Quelle est la dimension du temps dans l’accompagnement ?
11. Y-a-t-il des domaines qu’on accompagne plus que d’autres ?
12. Peut-on distinguer des niveaux ou degrés dans l’accompagnement ?
13. Peut-t-on préciser des « styles » d’accompagnement ou d’accompagnateurs ?
14. Peut-on se former à l’accompagnement ?
15. Est-ce qu’un formateur est-il le mieux placé pour faire un accompagnement ?
16. Peut-on rapprocher l’accompagnement d’autres pratiques sociales ou professionnelles ?
17. L’Education présente-elle des spécificités dans l’accompagnement ?
18. Comment expliquer que le concept comme la pratique de l’accompagnement puissent poser problème dans l’Education nationale ?
19. Quelle est la finalité de l’accompagnement ?
20. Peut-on assimiler accompagnement et formation ?
21. Est-ce que l’accompagnement est une « intervention » ?
22. Quels sont les domaines ou niveaux différents entre accompagnement et formation ?
23. Quelles images ou représentations viennent plus particulièrement quand on parle d’accompagnement ?
24. Si j’avais à représenter les qualités intrinsèques de l’accompagnement par un animal-totem, à la manière des bestiaires médiévaux, ce serait….
25. Qu’est-ce que l’accompagnateur n’est surtout pas ?
26. Quelles figures peut incarner l’accompagnateur ?
27. Peut-on proposer une sorte de check-list des actes, gestes et postures, possibles, de l’accompagnateur ?
28. Quel est l’intérêt de l’accompagnement ? Pour l’accompagné, pour l’accompagnateur, pour l’organisation, pour les élèves ?
29. Quel est le coût de l’accompagnement ?
30. Quelles sont les difficultés principales dans un accompagnement ?
31. Quelles sont les « balises » de l’accompagnateur ?
32. Sur quelles ressources peut compter l’accompagnateur ?
33. L’accompagnateur est-il lui-même accompagné ?
34. Quels sont les effets de l’accompagnement sur les « accompagnés » ? à court ou moyen terme ?
35. Quand peut-on dire que l’accompagnement se termine ?
36. Quelles peuvent être les dérives de l’accompagnement ?
37. Peut-on proposer une sitographie relative à la problématique de l’accompagnement ?
38. Peut-on repérer quelques ressources efficaces et disponibles, pour nourrir sa pratique d’accompagnateur et sa propre réflexion ?
39. Quel est l’avenir de l’accompagnement ?
40. Pourriez-vous au terme de ce cheminement questionnant et réflexif donner en une phrase ce qu’est l’accompagnement pour vous ?
Certaines questions s’imposent, plus que d’autres, selon les équipes, selon les contextes ; mais déjà, proposer un questionnement riche, et s’engager dans une élaboration collective de la réponse, progressive – il faudra du temps ,et un peu de pratiques, de régulation aussi- , c’est déjà …. une démarche d’accompagnement. La réponse appartient aux acteurs !
C’est » l’équipe pédagogique (qui) élabore le projet d’accompagnement personnalisé » avant de le transmettre au conseil pédagogique et au conseil des délégués pour la vie lycéenne puis au C.A.. » Sous l’autorité du chef d’établissement, l’équipe pédagogique met en œuvre les choix retenus par le conseil d’administration, et le professeur principal en assure la coordination ». Tous les professeurs peuvent y participer.
Diversification pédagogique au lycée
Ce dispositif n’a de raison d’être qu’à l’échelle d’un établissement, car il s’appuie sur un politique d’évaluation et de gestion des groupes d’élèves ; la coordination ou cohérence des offres de formation relève lui aussi du niveau de l’établissement.
L’enjeu au lycée, à l’occasion de l’ACP, des modules d’exploration, comme des TPE plus tôt, c’est bien la diversification pédagogique, non plus par des mesures de structures (filières, classes), mais par des pratiques et des dispositifs souples.
Pédagogie des petits groupes
Il importe que la variété des possibilités[2] soit explicitée en vue de soutenir les choix pertinents et d’éliminer les effets de routine ou le manque d’imagination.
GESTION PEDAGOGIQUE VARIEE DANS UNE CLASSE POUR UN PROFESSEUR
GESTION PEDAGOGIQUE DIVERSIFIEE ENTRE PLUSIEURS CLASSES
GESTION PEDAGOGIQUE DIFFERENCIEE DANS UN ETABLISSEMENT SCOLAIRE
Variété requise des offres de formation
Deux heures par semaine sont consacrées à l’accompagnement personnalisé, forme d’enseignement qui s’adresse à tous les élèves de 2de générale et technologique.
Il vise plusieurs buts :
vous aider à surmonter les premières difficultés éventuelles afin de ne pas perdre pied
vous aider à aller plus loin en vous donnant du temps pour approfondir ou effectuer des recherches individuelles dans certaines matières
vous faire acquérir des méthodes de travail (prise de notes, organisation personnelle, recherche documentaire, travaux interdisciplinaires…), le sens de l’autonomie, et une culture générale suffisante pour décrypter le monde actuel
enfin, vous permettre de réfléchir à votre orientation future, y compris en poursuivant votre découverte des formations.
Les temps de l’accompagnement se définissent donc plutôt en termes d’objectifs, de développement de compétences des élèves, qu’en termes de « contenus » programmatiques , riches, variés, puisés dans les programmes des enseignements prodigués par ailleurs. C’est une réponse à une angoisse exprimée il y a quelques années : « pourvu qu’ils apprennent ?[3] »
Autonomie, coopération et responsabilité des élèves
Cette variété, non tant des contenus, que des objectifs, ajustés aux besoins comme aux vœux des élèves, n’a de sens que si l’équipe engagée dans ce dispositif, prendra d’une manière ou d’une autre, appui sur les élèves :
analyse diagnostique (consultation écrite, tests d’évaluation, entretiens etc…) initiale et à mi-parcours pour redistribuer les groupes
validation des compétences par co-évaluation
possibilité de choix, prise en compte des vœux
possibilité de prise de responsabilité et temps d’autonomie dans le travail
Nous retrouvons ici la finalité de toute discipline scolaire et du système éducatif : l’autonomie. Pour parodier un vieil adage : « l’autonomie n’existe que si on s’en sert ».
Quelles sont les « forces » qui travaillent le métier d’enseignant à l’occasion de ces nouveaux dispositifs de l’accompagnement et du tutorat ?
Différencier les pratiques, individualiser les parcours, prendre en compte l’hétérogénéité font travailler fortement l’identité professionnelle. C’est l’apparition d’une logique plus complexe, plus floue, mais plus pertinente, plus personnalisante du métier. C’est bien le même métier qui développe ou approfondit, selon les contextes, selon les profils des personnels, selon les niveaux aussi, des compétences, souvent germinatives. Bien des dispositifs apparus dans le cadre des innovations/expérimentations depuis des années ont déjà construit ces pratiques. -
Le tableau synoptique ci-dessous[4] tranche en deux colonnes (logique d’enseignement, logique de formation), mais il s’agira bien plus pour chacun d’entre nous de nous interroger sur la place où nous mettons le curseur.
Ces deux approches sont complémentaires ; cependant la validation des compétences, en fonction des indications du socle, nous invite à découvrir bien des aspects d’organisation de la formation, avant que de s’intéresser directement à l’évaluation terminale.
Mais aussi, combiner les dispositifs « ACP » et tutorat
ACP: approche centrée sur la Personne, d'après Carl Rogers
Le tutorat est aussi évoqué et peut se différencier de l’ACP par sa relation inter-individuelle, bilatérale, et volontaire. C’est une modalité de travail très complémentaire du travail en petit groupe. Les objectifs et conditions sont cependant parfois différents.
Vous trouverez plusieurs pages-ressources reprenant les éléments essentiels du tutorat,
EN AUDIO
On pourra utilement (re)écouter les podcasts des entretiens avec André de Peretti:
[1] Un travail d’écriture collaborative entrepris avec le groupes des formateurs et responsables de formation de l’académie de Montpellier, juin 2007….., conduit par FMuller.
[2] extrait de fiche 4: ORGANISATION DE L’ENSEIGNEMENT ET GESTION DIFFERENCIEE DES GROUPEMENTS D’ELEVES DANS LES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES d’après André de PERETTI, Encyclopédie de l’évaluation en formation et en éducaton, Guide pratique, Paris, ESF, pp.296 sq. (avec l’aimable autorisation de l’auteur) EXCLUSIF . Voir sur http://francois.muller.free.fr/diversifier/GROUPES.htm
[4] d’après Extrait de Ph. PERRENOUD, Quelle formation à la professionnalisation pour les enseignants d’aujourd’hui, MAFPEN et IUFM de l’académie de Nice, 15 janvier 1998
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