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Où l’on peut recenser la variété de techniques d’étude

Où le lecteur s’aperçoit qu’il ne suffirait pas de rassembler vingt, trente élèves dans une classe, avec un enseignant pour que le « miracle » de l’étude et de la méthode adoptée se produise.


L’enseignant a besoin d’organiser la réflexion et les interactions dans le groupe pour engager les élèves à l’étude. Il est intéressant alors de pouvoir opter pour une ou plusieurs techniques d’étude, d’en tester quelques-unes, en rapport direct avec son objectif pédagogique, et en prenant soin de les adapter aux âges des apprenants.


Nota bene: cela fonctionne aussi dans la situation de formation avec un groupe d'enseignants ou de formateurs.

 

Technique de la carte conceptuelle ou « carte mentale »: une recherche volontariste de mots associés est effectuée en groupe, à propos d’un paradigme déterminé ; placés ensuite dans une arborescence ou un mandala, en soulignant les liens, les hiérarchisations, les champs sémantiques, chacun soulignant ou barrant des relations explicitées par d’autres.

Technique du conceptogramme (ou nuage de mots) : des mots sont associés à un concept étudié , proposés en spontanéité par chacun ou en écriture automatique ; mise en commun de ces mots et choix dans la série produite de trois mots (1, le mot ayant eu le plus de mentions, 2 celui le plus à distance, 3 un mot pris au hasard).


Techniques des idéogrammes: pour exprimer une représentation, des caractérisations, pour figurer une structure, sont recherchés créativement et progressivement un symbolisme ou un code de signes et/ou de couleurs.

Techniques de recherche de métaphores : comme nous le faisons avec la notion de « point d’appui », on peut chercher à sélectionner dans divers registres animés ou inanimés, et explorer des images, convenant à une situation, explorant le parallélisme de la situation à certains processus (cf. l’écluse, entre un amont et un aval, entre un enseignant et ses élèves, entre les corps d’inspection et les personnels). Il faut prendre attention aux limites de la comparaison et aux alertes qu’on peut en tirer[1].

Technique de modélisation (avec des cubes ou des gobelets) : sur une consigne de description d’un organisme, d’une structure ou d’un vécu commun, après discussion de règles de déplacement des cubes ou gobelets, tour à tour par chacun des participants, un projet d’une « construction » silencieuse avec les objets et en fonction de règles formulées (un seul objet au plus déposé par chacun à la fois, accord de tous et donc droit de veto ou non pour chaque déposition d’objet, règle du silence, droit ou non à des alliances entre participants, droit ou non de toucher ou de faire bouger les objets posés par d’autres participants) ; ou bien règles librement inventées et débattues : ou bien absence de règles. La construction réalisée fait ensuite l’objet d’une analyse de ce qu’elle peut signifier concrètement et symboliquement ; chaque participant peut exprimer les impressions qu’il a ressenties ; cette technique peut permettre des échanges formatifs ultérieurs.

Techniques du photolangage : chacun choisit une ou plusieurs photographies les plus variées possibles, issues d’un ensemble de documents préparés à l’avance ou extraits de revues personnelles ou collectives ; chacun présente la ou les photographies qu’il a choisie, expliquant son choix par référence au thème étudié.[2] Bien connue, cette technique d’étude, comme les autres présentées ici,permet de s’approcher au plus près de l’expression souvent dissimulée des personnes ; chacun peut au moins « montrer » à défaut de dire, chaque élève, chaque adulte produit quelque chose pour la collectivité. En cela, elle est « démocratique ».

Technique d’études à partir de problèmes personnalisés : un participant, ou plusieurs, proposent des anecdotes liées à leur « vie », professionnelle ou personnelle, dont le rapport avec le thème étudié est exploré ; s’il y a plusieurs anecdotes,il peut s’effectuer une combinaison de leurs diverses caractérisations.


Technique d’étude avec supports de condensation des idées : rappelons l’utilisation de technique de supports tel que blasons[3], ballons, bicyclettes, voitures, projecteurs… pour étudier certaines situations, certaines activités, certaines méthodes de travail,.Ces supports sont remplis individuellement ou bien en petits groupes ; ils sont réunis ou mis en circulation avec des commentaires, comparaisons. Il peut en résulter des problématiques à élucider..

Technique de mini-script de film : les élèves sont invités à chercher en équipe de mini-scripts permettant de positionner certaines questions essentielles de l’enseignement en cours. Les scénarios sont ensuite expérimentés selon un jeu de rôles improvisés

Technique d’étude de scénarios contrastés : ces scénarios différents schématisent des hypothèses opposées sur le devenir de certains problèmes ou de certaines situations (économiques, culturelles, sociales, sanitaires, critique etc…)

Technique d’exploration par plans multiples d’exposition : un thème est successivement abordé, de façon schématique, en essayant des plans variés : de types historique, géographique, logique, génétique, dialectique, sociologique, psychologique…[4]

Technique de théorisation d’une pratique ou d’une expérience : dans l’analyse de celles-ci sont recherchées les déterminations :de ces concepts-clés ; des points d’appui de l’action ; des non-dits ou des hypothèses implicites ; des dimensions ou des articulations essentielles ; l’étude des quantités (temps, volume des groupes, acteurs….) ; l’analyse à partir de fiches d’inventaire des activités possibles ; la mise en perspective dialectique avec thèse et négation de la thèse par une hypothèse elle-même niée dans on inertie possible par une synthèse dynamique, par mise en jeu de dialogiques (cf. Edgar Morin)

Technique de synthétisation : à partir d’un dossier simple ou riche d’information ; établir des analyses ou résumés avec recherche des convergences, des oppositions, des sous-entendus à partir desquels on peut aboutir à une synthèse. Il peut être suggestif de jouer avec les premières lettres des mots-clefs exposés pour composer un sigle ou un mot mémorisable.


Technique « Delphi » : une consultation sur un document en cours d’étude est demandée à cinq ou six experts ou groupes : les propositions en retour de ces experts ou groupes qui ne se savent pas les uns les autres consultés sont regroupées et leur sont envoyées avec l’objectif de faire un compromis ou une synthèse des diverses propositions ; les compromis ou synthèses recueillis sont ou non à nouveau adressés aux consultants pour aménagements ou conciliation jusqu’à ce qu’un résultat relativement stable et satisfaisant paraisse atteint.

Technique d’étude de situations : un problème est abordé par une suite de situations qui appellent des solutions dont on analyse les tendances en terme de catégories d’attitudes, de comportements ou de moyens (exemple : catégories de « Porter » dans le dialogue et l’entretien).


Technique du Q-sort [5]: une série de définitions ou de citations ou de caractérisations ou de comportements par rapport à un thème, un concept, un problème ou un rôle sont présentés en désordre ; il est demandé à chacun de proposer un ordre préférentiel des définitions qui paraissent les plus importantes ou qui lui tiennent le plus à cœur ; d’autres qui sont encore intéressantes, puis de certaines qui lu apparaissent neutres ou moyennes, suivant des items qui lui paraissent contestables ou encore de celles qui doivent être fondamentalement rejetées. Ces listes préférentielles établies par chaque personne servent à établir une liste moyenne ; celle-ci peut donner lieu à des comparaisons individuelles, collectives, permettant des échanges et des mises au point.

Technique du risque ou des obstacles : on demande à chacun des élèves de rechercher puis d’exprimer les difficultés ou les blocages qui lui apparaissent gêner la mise en œuvre d’activités scolaires ou bien l’application de consignes relative à l’étude d’un problème. Ce travail de recherche peut s’effectuer en accueil d’imagination et en créativité. Les idées exposées et écrites au tableau sont ensuite classées

Dans une troisième phase, on cherche les remèdes à chacun des obstacles ou difficultés, qui ont été recensés. Les petits groupes se partageant éventuellement les catégories diverses reconnues.

Technique des mini-cas : chaque élève est invité à rédiger sur une feuille, de façon anonyme, en 5 à 10 minutes, un cas illustrant un cas de difficulté qu’il a rencontrée dans son travail. Les cas individuels sont ramassés et lus à haute voix. Chacun,à tour de rôle, reprend un cas qu’il n’a pas rédigé et il en écrit un commentaire et des propositions qu’il passe ensuite à une autre personne et ainsi de suite jusqu’à ce que l’auteur du cas retrouve, après deux, trois ou plus commentaires, son cas et les annotations qu’il lui a été suggérées. Ou bien, on choisit un seul cas pour le groupe ; chacun écrit lisiblement un commentaire anonyme ; la lecture est faite, puis la grande discussion est alors organisée.

Technique d’étude interdisciplinaire : une équipe d’enseignants propose un ou des thèmes à étudier par des groupes suivant diverses approches disciplinaires. Les groupes d’élèves peuvent se des questions réciproquement. A l’issue des travaux, les échanges sont communiqués au groupe et analysés par les enseignants.


 

[1] Voir André de Peretti, François Muller, Contes et fables pour l’enseignant moderne, éd. Hachette Education, 2007 : trente métaphores développées en éducation et en formation pour mieux appréhender la complexité avec les élèves et avec les enseignants, ; certains sont en ligne sur https://www.francoismuller.net/contes

[3] Sur la technique du blason, voir http://francois.muller.free.fr/diversifier/BLASON.htm et Techniques pour communiquer

[4] Voir le chapitre consacré à la « taxonomie des plans possibles »

[5] ibidem, rubrique « q-sort »


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